Sinatou SAKA

Bénin: Les conducteurs de Taxi-moto en danger!

fr.wikipedia.org
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Un phénomène semble prendre de l’ampleur depuis quelques temps au Bénin, la consommation abusive du Tramadol par les conducteurs de taxi -moto communément appelés « zémidjans ». En effet,elle ne cesse de croître à Cotonou et met ainsi en danger leurs vies et celles de leurs clients. Pour mieux comprendre le fait, j’ai mené ma petite enquête!

« Ils sont très nombreux à prendre ce produit qui leur donne disent-ils la force pour conduire pendant une longue durée. Mais, moi je n’en prend pas car quand ils tombent malade, ils ne s’en sortent pas », me confie Jean, conducteur de taxi-moto qui m’a déposé après une course à Sikecodji. Les inquiétudes des usagers, des autorités et même de conducteurs de taxi moto quant à l’abus de consommation de cette drogue par leurs pairs zemidjans  se font de plus en plus persistantes.

Inquiétude justifiée car comme nous le confie un Médecin qui a souhaitée garder l’anonymat, « le Tramadol est un antalgique de pallier 2. Il peut entraîner une dépendance car consommé à très fortes doses, ses effets secondaires sont comparables à ceux de la morphine. Le Tramadol est fortement déconseillé en cas de pathologie du foie sévère. Il est également fortement déconseillé en cas de prise d’antidépresseurs« .

À  ce titre, il convient de l’employer avec une toute autre réserve. Aussi, nous avons découvert que le Tramadol n’est délivré en France que sur ordonnance et qu’il a fait l’objet en 2009 d’un signalement sanitaire international après avoir été à l’origine d’une importante et très rapide toxicomanie à Gaza.

C’est ainsi que depuis le 31 janvier 2011, le Tramadol fait partie de la liste des médicaments à surveiller  en France.

Mais ce n’est pas tout, les effets secondaires sont : nausées, céphalées, vertiges, douleurs d’estomac, hypoglycémies, anxiété, crise d’angoisse, dépression .

Une dose trop importante de Tramadol (plus de 200 à 400 milligrammes en une prise) peut entraîner un collapsus suivi de spasmes et contractions musculaires importantes, la crise ressemblant symptomatiquement à l’épilepsie a ajouté le médecin.

Du côté de l’OCERTID (Office Centrale de Répression du Trafic Illicite et des précurseurs) béninoise, on apaise. Monsieur Parfait ALLAGBE , inspecteur de police affirme qu’il existe deux méthodes pour lutter contre la consommation du Tramadol au Bénin.

Dans un premier temps, la mise en place de l’UMCC (Unité mixte de contrôle des conteneurs) au port de Cotonou qui permet de vérifier le contenu des conteneurs arrivés au Bénin. L’inspecteur affirme que cette méthode leur a permis de saisir près de 62 tonnes de Tramadol à ce jour. Quant à la seconde méthode, il s’agit des descentes sur le terrain comme celle qui a été initiée en décembre dernier au marché Dantokpa où près de 5 kg de Tramadol ont été saisis.

Cependant, il précise que le tramadol est un produit qu’on trouve dans les pharmacies mais qu’il n’est pas toléré au-delà de 50 mg.  Pourtant avec l’explosion du marché illégal, on en trouve qui dépasse fortement cette dose généralement vendus par des personnes sous-informées.

Mais les enquêtes se poursuivent pour mettre la main sur ceux qui commandent ce produit  de façon illicite à destination du Bénin a-t-il rassuré.

Si ces propos semblent rassurants,  un vendeur  de café accompagné de Tramadol, d’origine étrangère, installé anarchiquement sur la route du port ne cache pas son enthousiasme. « Ce produit coule facilement et tant que la demande sera là,  nous essayerons de vendre. Les zems sont pauvres », poursuit-il, « et ils ont besoin de ce médicament pour résister à la fatigue. C’est la pauvreté.»

Pour lui, ses clients n’abusent pas du Tramadol au point de craindre pour leur santé.

L’avis est le même à Gbégamey où le vendeur accuse les pharmacies de s’approvisionner chez les dames du marché.

« Nous avons peur quand ils nous prennent mais nous n’avons pas le choix. On a besoin d’eux. Et quand on les attrape pour ça, ils ressortent très vite. » dénonce Alice assise derrière un zémidjan.

Toute préoccupation réfutée en bloc par l’inspecteur.

Évoquant les causes, les avis divergent. Si les autorités municipales et leurs services pointent du doigt l’ignorance  des « zems », les accusés évoquent quant à eux, la situation économique du pays. « Nous ne gagnons pas beaucoup d’argent et les zemidjans sont de plus en plus nombreux à Cotonou. Et comme nous avons des familles à nourrir, ce produit nous aide à tenir. » déclare, Alain, zém rencontré à Akpakpa.

Par ailleurs, l’inspecteur dit en parlant du sort des personnes arrêtées,  qu’ils sont présentés au procureur pour complicité de vente de produits prohibés. Cependant, n’étant pas la tête de la chaîne de vente, elles sont relaxées et sensibilisées sur les risques de ce produit.

Pour finir, l’inspecteur exhorte tous ceux qui sont dans le domaine de la santé à sensibiliser toute la population sur les conséquences et les méfaits du Tramadol car seul la sensibilisation permettra d’éviter l’exposition des populations aux maladies liées au Tramadol.


J’ai refusé d’être diffusé par Amazon !

Crédit photos: Dailygeekshow.com
Crédit photos: Dailygeekshow.com

Quand on l’habitude d’écrire, qu’il s’agisse d’articles, de nouvelles et de romans, nous voulons tous être lu. Et pour être lu, faudrait encore être diffusé déjà. Il y a quelques jours, un éditeur m’a proposé de rendre mon travail de recherche disponible à travers le plus grand diffuseur Mondial Amazon mais j’ai refusé…

Mercredi, 17 avril 2013, comme tous les matins, je consulte mes mails avant toute chose. De l’info comme d’habitude et un mail d’un expéditeur que je ne connais pas. Un certain Alain Durand. Je commence donc par ça.

Et voilà ce que je lis…

 » Cher Madame, J’ai pris connaissance à travers la bibliothèque de votre université que vous êtes l’auteur de l’ouvrage intitulé « Les défis de la presse écrite béninoise à l’ère du média Internet : exemple d’un agrégateur de news : Jolome.com », soumis en 2012.

Nous planifions de lancer quelques publications sur ce même thème et je me permets ainsi de m’enquérir de votre intérêt quant à une publication de cette œuvre chez nous.

Les Éditions Universitaires Européennes se spécialisent depuis plusieurs années dans la publication et la commercialisation de travaux de fin d’études sous forme de livres brochés.

Nous vous proposons donc nos services de publication afin de rendre votre travail disponible à travers les plus grands diffuseurs mondiaux, tels que Amazon.

Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir me confirmer votre intérêt à cet égard, afin que je puisse vous faire parvenir une brochure détaillée par courriel.

Au plaisir de vous lire bientôt.

Très cordialement,

Alain Durand Lectorat »

Avec en pied de mail, toutes les références concernant les éditions Universitaires Européennes, sites internet, mail , bref tout pour vous rassurer.

Entre joie et excitation, je fais whaouh !

Je respire un grand coup et je relis le mail tranquillement pour me rassurer qu’ils sont bien entrain de parler de MOI.

Le travail de recherche dont il est question est bien de moi et est  disponible à la bibliothèque de mon université, ils ne se sont donc pas tromper.

Mais là encore, je n’y crois toujours pas.

Je prend mon téléphone pour appeler le Directeur de mon université et après plusieurs essais, il ne décroche pas.

J’essaye d’avoir au téléphone le Directeur des études que j’arrive finalement à joindre et qui me dit que mon travail a bien été rendu public et que c’est tout à fait normal que certains de leurs  partenaires internationaux l’ai récupéré.

A ce moment, je suis donc convaincue qu’il faut que je réponde au sieur Alain Durand.

Pendant que je rédige le mail de réponse, j’en profite pour annoncer la « bonne nouvelle » à un super grand frère avec qui je discute en messagerie instantanée.

Je lui transfère le mail et je lui demande ce qu’il en pense.

(J’attendais de grosses félicitations et surtout un « je suis fière de toi »)

A ma grande surprise, il me répond automatiquement « je ne trouve pas ça sérieux ».

Je répond toute surprise : Ah bon ? Pourquoi ?

Mes espoirs s’écroulent donc immédiatement  (car ses intuitions sont toujours justes d’habitude)  et j’enregistre le mail destiné à Monsieur Durand dans mes brouillons.

Il me dit alors: Tu sais, tu seras effectivement publiée et cette maison d’édition existe bien.

Je lui dis alors, où est le problème ?

Il m’explique donc avec des liens à l’appui que plusieurs chercheurs avaient déjà reçu ce mail et avaient confié qu’il fallait se méfier du modèle d’affaire de cette maison d’édition.

Qu’est-ce que cela veut donc dire ?

Je vous livre  ici l’essentiel du contenu d’un lien qu’il m’a envoyé…

« Plusieurs chercheurs ont répondu avec empressement aux mails envoyés par les éditions universitaires européennes et voilà comment fonctionnent exactement les EUE(Editions Universitaires Européennes)

Des travailleurs de la Moldavie et de l’Île Maurice récupèrent des informations par le biais des bases de données de thèses et mémoires disponibles au format numérique sur les sites des bibliothèques universitaires. Ils utilisent ces données pour contacter massivement par courriel des chercheurs pour leur offrir un contrat des plus intéressants : publier leur thèse dans un délai très court, sans frais, avec une redevance sur les ventes et l’obtention d’une copie papier gratuite. Le problème (car vous vous doutiez que tout était trop beau pour être vrai) est que le manuscrit n’est soumis à aucune forme de révision ou d’arbitrage : tous les travaux sont acceptés. Le livre est mis en vente sur des sites comme Amazon à un prix exorbitant (plus de 120 $ en général) et n’est imprimé que sur demande.

 À qui sont versés les profits ?
VDM Verlag (entreprise à qui appartient les EUE) ne paie pas de redevances aux auteurs lorsqu’elles sont inférieures à 10 euros par mois. La quasi-totalité des auteurs perdent donc leurs menus profits au bénéfice de la compagnie. Quand on pense à la dizaine de milliers de titres du catalogue de la maison d’édition, on imagine de quel ordre peut être le profit engrangé par VDM Verlag. D’autant plus que les auteurs pour lesquels leur livre leur rapporte entre 10 et 50 euros par mois ne reçoivent pas non plus d’argent, mais plutôt une compensation sous forme de coupon à échanger pour des livres produits par la maison.

Est-ce une fraude ?
Ce modèle d’affaire n’est pas une fraude en soi. Par contre, le fait de publier chez VDM Verlag peut entacher le curriculum vitae d’un chercheur, vu les pratiques non orthodoxes de la maison d’édition. »

En définitive, je ne sais pas ce que vous en penser mais j’ai tendance à croire que VDM Verlag est une pure « arnaque » et il faudrait bien choisir nos éditeurs.

Soyez vigilants donc !

Merci à Dimitri della Faille du Département de travail social et des sciences sociales de l’Université du Québec à Montréal qui a rédigé la mise en garde à l’origine de cet article.

Merci à mon grand frère et mondoblogueur aussi Tresor Kibangula qui m’a sauvé la mise une fois de plus.

Et à vous, faites très attention !

Tout ce qui brille n’est pas de l’or, j’espère que cet article vous aurez convaincu de cela.

En ce qui me concerne, je poursuis mes investigations afin d’avoir ma propre expérience. Je vous tiendrais informer…


J’ai rencontré Florian Ngimbis

Crédit photo: Mondoblog
Crédit photo: Mondoblog

Quelques jours après la formation Mondoblog à Dakar, je ne peux m’arrêter de penser à toutes ces personnes extraordinaires que j’y ai rencontrées. De Mylène Colmar à Serge , tous étaient aussi différents les uns que les autres .

Mais un seul a retenu mon attention. Quand je dis » retenu mon attention », ne réfléchissez pas trop loin non plus, il m’a juste intrigué  un peu, beaucoup…bref !

Certainement à cause de sa super plume, de son style bien particulier  et de l’humour qu’il a à aborder des sujets pourtant très délicats dans ses articles ! Ce qui ne lui vaut pas que des amis…

Le Kongosseur serait présent ! ça on le savait tous et moi en particulier ! Florian Ngimbis? J’avais une idée bien arrêtée sur celui qui avait gagné les bobs l’année dernière.

Pour avoir échangée plusieurs fois avec lui online, je savais à qui j’avais à faire ou du moins, j’avais l’impression de connaitre le personnage.

Mais en réalité, je vous le dis ! Je me suis trompée sur toute la ligne.

Il n’est pas du tout  « Très sérieux», il est juste Florian.

La première rencontre

Aussitôt descendu du taxi qui me déposait à la résidence,  le premier jour de mon arrivée à Dakar, je rencontrais furtivement Florian à l’étage. Et dans ce noir de la nuit, plusieurs blogueurs venu du Burkina, du Mali, du Togo étaient assis.  Je ne reconnus pas certains blogueurs sur le coup (oui, René, je plaide coupable) mais Florian, oui ! Il était assis juste en face de moi et avait l’air fatigué et assez distant.

-Sinatou Saka, dit Danielle, blogueuse et super copine camerounaise qui me présentaient au groupe.

-Attends Danielle, j’essaye d’identifier tout le monde.

-Ça c’est Florian ! dis-je…

-Salut, dit-il l’air évasif…

Je sentis immédiatement que ce n’était pas le personnage que j’ai connu online.

Et me méfiant des personnes avec un caractère pédant, je me suis toute suite dit que la cohabitation allait être compliquée avec ce genre de personnes.

Mais cette première impression passa très vite contrairement à ce que l’on dit…

La première discussion

Après l’avoir observé plusieurs heures de loin, on eut enfin le temps de discuter.

-ça va Florian ?

-Oui ! tes maris ne t’ont pas permis de venir me saluer dit-il !

La glace se brise donc et s’installe un climat de confiance entre Florian et moi.

Après quelques minutes de conversations sur des sujets tout à fait futiles, je compris que j’étais en face d’une énigme qu’il fallait sonder.

Et j’ai eu bien de mal à comprendre ce jeune homme mystérieux qui ne croit ni au mariage, ni à la religion. Selon lui, tous ces concepts n’ont aucun sens.

Ça ne sert à rien de se marier dit-il l’air normal au déjeuner.

Aujourd’hui encore, Je me rappelle de nos conversations insolites, toutes avec des non-dits. …où il me confiait ses projets assez épuisants d’ailleurs…

Je me garde de dévoiler la tumultueuse vie de Florian ici…je voudrais pas frustrer mon nouvel ami…

« Inconscient  » de son succès…

Je me trompe ou peut être fait-il semblant (on ne sait jamais) mais Florian  est étonnamment humble.

Quand il me confie que sa mère le « tabasse » pendant que je lui dis que sa famille doit être fière de lui, je tombe radicalement des nus.

Mais ce n’est pas tout…

Lors de nos sorties en taxi à Dakar, Florian s’inquiétait peu quant au fait qu’on pouvait s’égarer.

Son humour me déconcertait.

Avec des articles aux 1000 likes sur Facebook, Florian  ne se prenait jamais au sérieux.

Bien au contraire, il en mettait toujours une couche.

 

Don juan dans l’âme.

florian

A qui n’a-t-il pas promis parmi les filles qu’il enverrait des dotes pour les avoir comme épouses ?

Florian est un séducteur. Et les lianes de Dakar l’ont bien remarqué.

Ses fans rencontrés à l’institut français peuvent en témoigner.

Cependant, au-delà de tout ça, je ne peux pas encore dire que je connais Florian mais il m’a convaincu.

C’est un super écrivain.

Son texte sur la liberté pendant l’atelier d’écriture m’a laissée ébahie.

Avec des opinions très à part et provocatrices, il est un super écrivain.

Il a les pieds sur terre, feint d’être indifférent à son entourage mais  est abusivement sensible.

Je lui souhaite donc que du bonheur dans sa carrière car il  le mérite.

On se reverra un jour, ailleurs, peut être….


Dakar : Silicon Valley de l’Afrique francophone ?

Crédit photos: Florian Ngimbis
Crédit photos: Florian Ngimbis

Dans le cadre de la Formation Mondoblog qui a eu lieu du 06 au 14 avril dernier à Dakar, comme une vrai « geekette », j’ai décidé de m’appesantir sur la webosphère sénégalaise et je vous livre ici ce que j’en retiens.

Pendant que d’autres pays tels que le Bénin tardent à révolutionner le numérique, le Sénégal quant à lui est dans le peloton de tête des pays de l’Afrique de l’ouest pour l’infrastructure Télécom. Mais, avec un taux d’à peine 16% de pénétration de l’internet et des problèmes de financements, tout n’est pas si facile au pays de la Teranga.

Le nombre d’événement innovants liés au numérique s’élève à 150 cette année. Le taux de pénétration du mobile est de 80 %. Plus de 650000 sénégalais sont sur Facebook.

Ces chiffres m’ont été donnés par  entre autre  Karim Sy, Général manager de Jokkolabs, un écosystème d’innovation ouverte et un cluster virtuel pour la transformation social basé sur une communauté organique et un espace de co-working. Une première dans la sous-région d’autant plus qu’elle  s’appuie sur des talents individuels et le partage des ressources et de la prospérité  Ingénieur télécom de formation, Karim affirme que l’Afrique peut être globalement précurseur dans les usages technologiques.

Jokkolabs est un projet destiné à la communauté financé par les entrepreneurs et pour les entrepreneurs  dit-il. Inspiré de la culture du logiciel libre, Jokkolabs souhaite susciter l’innovation.

Mais il n’y a pas que Jokkolabs à Dakar,

Mardi 9 avril, deuxième jour de notre dakar tour 2.0, nous visitons aujourd’hui  CTIC Dakar, le premier et le seul incubateur du pays né d’un partenariat entre le public et le privé qui « couve » de jeunes startups.

CTIC Dakar se finance grâce à un pourcentage fixe qu’il perçoit sur les entreprises qu’elle aide à se développer. Il leur offre un cadre idéal, des bureaux confortables et une assistance fiscale  pour leur faciliter les charges au démarrage.

Plus qu’un incubateur, CTIC s’assure que les startups ont un réel impact sur leurs communautés. Au nombre de celles-ci, on peut citer Sama event, un site de réservation en ligne local ou encore m.louma, une application pour permettre aux agriculteurs de mieux gérer leurs marchés.

Marché plutôt impressionnant au Sénégal car 40% de la population dispose d’un smartphone et le mobile représente 10 % du PIB sénégalais comme nous le confie Monsieur Omar CISSE, Directeur de CTIC DAKAR.

Au nombre des innovations sénégalaises, on peut aussi citer l’application mobile de géolocalisation Ndakaaru (« Dakar », en wolof) lancée pendant notre séjour. Développée à l’occasion  du Tandem Dakar-Paris, Ndakaaru offre une visite guidée de Dakar avec à l’appui des mythes,légendes et histoires. Des thématiques telles que la santé, l’éducation y sont aussi intégrées en plus des contenus des blogueurs de Mondoblog (la plateforme de l’atelier des médias,la web émission participative de radio France international.

Il faut préciser que Ndakaaru est un prolongement du portail Web dénommé agendakar lancé en 2009. Aussi, plusieurs partenariats ont été établi  avec les ONG OneWorld UK et RAES (Réseau africain pour l’éducation, la santé et la citoyenneté),  pour promouvoir la prévention et l’accès aux soins à destination des jeunes générations notamment dans le domaine de la santé.

Par ailleurs, toutes ces innovations qui ne sont pas exhaustives dans cet article  sont loin d’être sans difficultés…

Orange  qui possède 42 % du capital de la Sonatel, principal opérateur sénégalais n’hésite pas à imposer ces nouveautés et à faire de l’ombre aux jeunes start up qu’elle feint d’accompagner mais  qui dépendent d’elle malheureusement. Avec ces offres   diverses et variées basées sur les technologies sms tels que l’alerte foot et l’accès à Facebook, Orange tente d’éduquer le marché et vient juste d’inaugurer un technocentre à Abidjan et lancée à Dakar.

Entre autre challenges, on peut parler aussi de la pression familiale que subissent les jeunes startupers. Pas très rémunératrice au début, les entrepreneurs se disent acculées par leur familles qui attend beaucoup d’eux et très rapidement. D’ailleurs, j’ai remarqué que la plupart de ces entrepreneurs faisaient partie de la diaspora sénégalaise donc des personnes dont les parents avaient investi sur leurs études en occident. D’où l’inquiétude de ces derniers quand leur progéniture se lance dans des aventures incertaines. Mais quand je leur demande pourquoi sont-ils rentrés malgré tout ? Ils me répondent qu’il y a quelques années, ils n’y auraient pas pensé mais aujourd’hui ils sont conscients que l’Afrique est le continent d’avenir. Même si, faut le dire, tous ceux qui reviennent ne réussissent pas forcément…

Néanmoins, la plus grosse difficulté de ces jeunes entreprises restent indéniablement le financement qui tardent à venir mais Aude Guyot (web-Designer ) pense que la solution pour ces entreprises est de développer des applications adaptées, ce qui leur assurera forcément un succès.

Les solutions ne s’arrêtent pas là ! Pour pallier au problème de financement, la communauté web sénégalaise a pris part du 12 au 14 avril 2013 à une startup week-end.  La startup week-end Dakar est un évènement au cours duquel tous les participants de profil totalement différents se réunissent, pitchent des idées, forment des équipes et défendent leurs projets devant un jury de grande facture qui les aidera à le réaliser.

A vrai dire, le plus dur commence après la victoire pour la meilleure équipe mais faut croire que  si les géants Microsoft, Google et Viadeo se sont installés à Dakar, c’est bien pour une raison.


Cotonou au centre de l’innovation spatiale avec le Space AppsChallenge !

Crédit photo: EtriLabs
Crédit photo: EtriLabs

 

Une semaine avant l’évènement qui mobilise des milliers de personnes et de capitales dans le monde, arrêtons-nous un moment pour présenter le Space Apps Challenge qui aura  lieu également au Bénin  les 21 et 22 avril 2013.  Plusieurs équipes sont en compétition pour présenter  le projet qui révolutionnera la découverte spatiale ou améliorera le quotidien de leur communauté.

En effet, le Space Apps Challenge est un hackathon internationale qui se déroulera pendant deux jours  sur les sept continents. L’événement est en réalité une résolution concertée de problèmes avec un objectif : la production de solutions open-source pour améliorer la vie de la communauté. Pendant ledit évènement , des citoyens du monde entier travailleront  donc ensemble pour relever les défis actuels pertinents à l’exploration spatiale et aux besoins sociaux à travers des applications qu’ils vont concevoir.

Les meilleures équipes recevront d’importants lots pour la concrétisation de leurs projets. Car bien sûr, ils ne peuvent finir de le faire en deux jours.  L’aventure a commencé l’année dernière et est à sa deuxième édition.

Cette année, EtriLabs, un tech Hub au service du développement au Bénin, organise cet évènement  pour la première fois en Afrique francophone.

Le premier  Space Apps Challenge a eu lieu en Avril 2012 dans 25 villes à travers le monde. L’événement a rassemblé plus de 2.000 participants  dont l’âge varie entre  16 et 70 ans pour traiter 71 défis  et plus de 100 solutions open-source ont été développés en moins de 48 heures.

Grâce au programme spatial de la NASA d’exploration, de nombreuses questions sur l’espace et l’univers ont été résolues.

Qui peut y prendre part?
La seule exigence pour participer à l’événement est la passion. N’importe qui peut participer au Space Apps Challenge . Les participants peuvent être des ingénieurs, des technologues, des scientifiques, des designers, des artistes, éducateurs, étudiants et entrepreneurs ,  toute personne qui a une passion pour changer le monde .

Toute la communauté web du Bénin vous attend donc à partir du 21 avril à Etrilabs situé au quartier Zongo à Cotonou pour un évènement excitant et enrichissant.

Un site à visiter  spaceappschallenge.org

 


Addict d’Internet, j’ai décroché !

overdose-internet

Vous savez à un moment ou à un autre de notre vie, on prend des décisions importantes, surtout quand on est conscient des conséquences de nos actes.

Vous vous demandez certainement où je veux en venir. Alors, je vais vous dire, j’ai pris une décision importante. J’ai décidé de me soigner après une overdose d’internet. Étonnant n’est-ce pas ? Mais vrai ! J’étais devenue aussi dépendante d’internet que les accros au tabac et heureusement… J’en étais consciente ! Car le coté pervers de cette addiction c’est que pour exister sur la Toile, vous devrez être connecté en permanence. Internet vous dicte sa loi et vous intoxique à petit coup !

Alors j’ai décidé de décrocher, une heure, deux heures, un jour, un week-end entier.

Mais pour une première fois c’était juste un essai. J’avais envie de me prouver quelque chose à moi-même et peut être bien aux autres.

Quand j’ai pris cette décision, mes proches se sont automatiquement moqués de moi. « Vraiment ? Sinath se déconnecter un week-end, c’est impossible ! » Et je dois vous l’avouer, j’y croyais pas non plus, j’appréhendais énormément, m’inventais des risques incroyables de cette déconnexion mais de force, j’ai entamé ma désintox internet et c’était à la fois enrichissant et terrifiant…

On y croit pas forcément mais comme beaucoup d’addiction, Internet en était un et le mien. Quand vous réalisez que vous vivez plus dans le virtuel que dans le réel, commencez à vous poser des questions.

Ceux qui me connaissent disent de moi que si je ne suis pas entre deux tweets, je suis toujours entre deux billets de blogs. Vous y comprenez quelque chose ?

Je vous explique. Au-delà du fait que sur Internet, je travaille également, je  me balade sur la toile à des heures indues plutôt que de dormir le soir ou d’aller prendre mon déjeuner.  Car ce qui est extraordinaire avec internet c’est que vous rencontrez des gens qui sont exactement comme vous.

Je ne me tuais pas à expliquer mon travail de journaliste web ou de community manager, je ne m’efforçais  pas à être une autre personne, je rencontrais de nouvelles personnalités, des personnages qui partageais la même passion que moi. Et le plus important, ce n’était pas eux ou moi, mais ce qu’on partageait…

 Je ne cherchais pas à me créer une super réputation mais plutôt à rencontrer des gens pour m’aider à aller au bout de mes rêves. Et ces gens-là sur Internet, ils étaient tout le temps disponibles, un peu comme dans une vie parfaite où tout le monde vous comprend. J’étais là quand ils allaient bien ou mal et vice versa. On savourait réussites et échecs, bonheur ou peines. On était devenu si proches que leur présence me réconfortait et je n’envisageais pas m’en séparer.

Sur Twitter, je discutais avec plusieurs personnes  et quand l’une ne répondait pas, j’étais très vite absorbée par beaucoup d’autres. Mes notifications de messages m’obsédaient. Et pour identifier les personnes que je rencontrais dans la vie réelle, j’allais tout simplement voir leur profil sur Facebook. Plus simple et efficace qu’un curriculum vitae. C’était devenu un réflexe quasi instantané. Je comprenais les personnes à des milliers de kilomètres de moi et j’en faisais mes meilleurs amis ou plus…

Quand je devais me déplacer, je ne me demandais pas s’il y avait de l’eau où j’allais mais s’il y avait plutôt une connexion Internet et cette question me stressait énormément.

Avant Internet, j’étais une autre personne, pendant Internet, je suis devenu une autre personne, plus intuitive, plus réactive, plus geek… et après je serais peut-être plus humaine…

Droguée à l’information, il n’y avait pas meilleur moyen d’assouvir ma soif d’information qu’Internet. Chaque jour, je plongeais un peu plus dans cette addiction.

J’avais l’habitude de m’informer sur le Figaro ou le Monde mais peu à peu je me suis tournée vers les blogs, des sources pas très réputées mais si intéressantes. Peut-être parce que je suis moi-même blogueuse ou parce que j’avais envie de lire mes amis mais ce genre de médias m’accrochait plus car les contenus étaient originaux et ne manquaient jamais. Je crois qu’on s’attache vite à la façon dont un blogueur traite l’information. On apprécie les angles de traitements aussi subtils qu’insolites. Et plus, on délecte, l’humour, la délicatesse, la passion, la fougue, la liberté, et quelque fois l’audace insensée avec lesquels les articles sont écrits.

Je ne le cache pas, la presse traditionnelle a besoin d’être renouvelé et à mon avis, la solution est sous nos yeux….

Bref, donc ça c’était moi ou devrais-je dire c’est moi.

Je l’avoue ! Maniaque sur l’organisation, ça n’a pas été facile de trouver de nouvelles occupations ce week-end. Je travaillais sur Internet, J’écoutais de la musique sur Internet, je lisais sur Internet, je jouais au scrabble sur internet,  je me détendais encore sur Internet alors le plus pénible a clairement été de faire tout ceci dans la vie réelle.

Ma sœur a elle-même trouvé que j’étais différente à m’emmerder toute la journée. Le troisième jour de la désintox, c’est-à-dire lundi férié, elle m’a elle-même proposé sa connexion Internet mais j’ai refusé.

Quand on est déconnecté, on est à terre, on se sent bizarre. On a l’impression de perdre le contrôle sur tout, de rater tout ce qui se passe dans un monde auquel on appartient. Mais le sentiment le plus présent, c’est l’impuissance face aux divers faits d’actualités auxquels on ne peut plus réagir, ce sentiment qui vous donne l’impression d’être démuni d’une puissance éphémère.

On s’informe  plus à la télévision ou à la radio, on essaye d’être quelqu’un d’autre, on change petit à petit et je peux vous assurer que c’est effrayant mais c’est le mieux pour nous.. Parce que le virtuel reste le virtuel et le réel, le réel.

Quoique je dise, ce week-end, ils m’ont terriblement manqué. Mes amis qui  sont sur Internet, Ceux-là qui m’écrivent par Skype, Facebook ou qui me mentionnent sur Twitter pendant des heures et avec qui je ne m’ennuie jamais.

Mais quand j’y pense, combien d’amis virtuels m’ont appelé une seule fois pendant ce week-end ? Combien m’ont envoyé un message ? Aucun. Je ne fais le procès de personne mais je pense que les deux mondes doivent être totalement séparés et avoir une part raisonnable dans une vie. L’un ne devait pas prendre le pas sur l’autre.

Et si ça devait devenir le cas, ce n’est pas à nous d’être responsables…

C’est peut-être pas mon truc de regarder Drop Dead Diva tout un après-midi ou de suivre une série sur TF1 le dimanche soir, ou encore de faire la sieste pendant 4h de temps mais j’ai au moins découvert que mon quartier était idéale pour le jogging les dimanches matins. J’ai pour la première fois eu une vraie conversation avec ma sœur. J’ai déjeuné paisiblement sans mon smartphone à côté.

Aujourd’hui je suis fière de moi, car j’ai réussi à rester déconnecté tout un week-end.

Je passerais probablement toute ma journée de mardi à remonter mon fil d’actualité Facebook ou Twitter pour être sûr de n’avoir rien raté.

Mais à ce stade, je suis sûr que cette désintoxication est certainement la première d’une longue série.


Mon analyse de l’entretien de François Hollande hier sur France 2

fhFace à des milliers de Français, le Président François Hollande a répondu aux questions de David Pujadas sur la politique du gouvernement. Et s’il espère remplir ses engagements avant la fin de son mandat, ça va être difficile avec la chute de sa notoriété au sein de l’opinion française.

François Hollande, comme on pouvait s’y attendre a fixé de nouvelles missions pour la suite de l’année 2013. Et bien entendu, le Président a précisé que les régimes de retraites et d’allocations doivent être simplifiés pour faire des économies. Mais réussira-t-il cet exploit alors qu’il s’est très peu imposé au sein de l’Europe ?

Premier constat : Le Président Français commence par comprendre quand on lui dit qu’il est « mou ». Le terme est peut être fort mais c’est bien ce qu’on a toujours pensé de la personnalité du Président Hollande. Et apparemment, il l’a bien compris car notamment sur l’affaire Cahuzac et tout au long de l’entrevue, il avait un ton plus ferme et sûr de lui.

Premier Bémol : Le Président était peu convaincant quant à ses projets pour la France. Car une fois encore, il n’a pas eu le courage de dire la vérité sur la situation réelle de l’économie française. Alors qu’il était très attendu sur sa politique d’avenir.

Deuxième Constat : La France se montrera « intraitable » quant à la tenue d’élections au Mali à la fin du mois de juillet », a assuré, le Président français, François Hollande. Et comme vous pouvez vous en douter, c’est le sujet qui nous intéresse le plus en Afrique. Mais, Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avait pourtant jugé, mi-mars, cette possibilité « peu probable ».

Le chef de l’État français a également précisé le calendrier de retrait des soldats français déployés au Mali, qui sont aujourd’hui plus de 4 000 mais sur le terrain, serait-il possible de respecter ce calendrier ? La France partira-t-elle-même si la situation se dégrade ?

Troisième constat : Le Président est revenu également sur le mariage Gay et la PMA. Si, pour la Gestation Pour Autrui, le Président a été catégorique, je me demande personnellement comment peut-il comprendre les milliers de manifestants opposants au mariage pour tous s’il ne sait lui-même jamais marié ? Simple question de bon sens.

Ce qui n’exclut pas que je juge tordu l’argument des opposants aux mariages pour tous qui estiment qu’une figure paternelle est indispensable pour l’éducation d’un enfant car cher Frigide Barjot, n’existe-il pas des femmes seuls qui éduquent très bien leurs enfants ?

In fine, ce qui aurait le plus retenu notre attention, c’est un président qui n’a pas cité une seule fois, un seul membre de son gouvernement. Cela vous rappelle-t-il un gouvernement précédent ?

Je vous laisse répondre à toutes ces interrogations. Bon week-end à tous !


Génération Causante

Photo de saravanan sur Pixabay.
Photo de saravanan sur Pixabay.

Billet édité par Nicolas Dagenais et Danielle Ibohn.

Josiane Kouagheu (Cameroun) : J’ai embarqué sur le bateau Mondoblog. J’ai partagé mes aventures. Une vie de rencontres, de découvertes. La Guinée, le Sénégal, le Mali, l’Ukraine, le Togo… J’ai voyagé sans décoller. Ça se raconte à Mondoblog, comme raisonne le bruit « utile » du tam-tam au village. J’écoute et je pose ma main sur celle des autres. Et ensemble nous écrivons la génération causante.

Nathy Kangami (Cameroun) : Il est 16 h, nous quittons Mbabane pour Joburg. Web-addict reconnue, je pianote sur mon Nokia E63, je surfe, je lis les infos RFI et je tombe sur « le téléphone portable vu par les Mondoblogueurs ». Je déguste en entrée « ya ya, si si, ciao ciao ciao… », le billet de la blogueuse Christelle Bittner qui écrit depuis le Pérou, et je souris.

Kaba Madigbè (Guinée): Le Mondoblog ressemble à une vieille pratique en Afrique : « le conte vespéral autour du feu ». Avec Mondoblog, comme autour du feu, une génération cause.

Sinatou Saka (Bénin) : Génération causante comme nous a surnommés Claudy Siar.

Mylène Colmar (Guadeloupe) : Les mondoblogueurs méritent bien le qualificatif de génération causante, tant ils dissertent, jasent, blaguent, discutent, commentent, dénoncent, critiquent, tweetent, échangent, informent, écrivent…

Ameth Dia (Sénégal) : Génération causante, génération consciente, génération marrante!

Sinatou Saka (Bénin) : J’étais loin d’imaginer que je rencontrerais des personnes aussi éloignées de moi géographiquement auxquelles j’allais plus me rapprocher que ceux qui sont dans mon environnement immédiat.

Mylène Colmar (Guadeloupe) : Des quatre coins du monde.

Serge Katembera Rhukuzage (Brésil) : En 2008, quand je quittais l’Afrique, la RDC donc, c’était avec le désespoir au coeur. Ce qui m’attristait le plus en quittant l’Afrique c’était le manque de perspective et de soutien pour les jeunes. Que c’était désespérant d’être jeune en Afrique. Mais quel avenir pour eux? Aucun! Eh bien ça c’était avant de m’engager dans l’aventure Mondoblog et de découvrir à quel point mon cher continent regorge de talents. Sur Mondoblog, je découvre tous les jours du génie africain à l’état brut.

Ameth Dia (Sénégal) : Durant ces deux années, j’ai appris énormément sur ma personne puis j’ai découvert des univers particuliers et des façons de vivre que l’on ne voit pas forcément dans les médias.

Solo Niaré (France) : J’hallucine très rapidement de voir en un même lieu autant de tons colorés, d’histoires qui se laissent raconter, fluides et captivantes, soutenues par d’insolites locutions. Le temps d’une revue journalière, je m’abreuve des cultures du monde, de la sexualité des crabes à marrée basse dans les mangroves des îles de Loos à cette légende qui raconte comment le baobab malgache s’affiche comme un arbre renversé, pompant de ses racines l’eau des nuages. L’insatiable que je suis ne peut que se délecter de cette orgie. L’orgasme !

Sinatou Saka (Bénin) : Au-delà de l’aventure enrichissante qu’elle représente et qui a permis à plusieurs d’entre nous de partager de façon professionnelle, l’information de proximité, c’est avant tout la découverte d’une famille, de personnes qui partagent vos centres d’intérêts et que vous apprenez à connaître, à admirer, et à aimer article après article, jour après jour !

Aphtal Cissé (Togo) : C’est décidé! À ma mort, inscrivez cette épitaphe sur ma pierre tombale : « Ci-gît un homme qui sut s’entourer de gens plus intelligents que lui ».

Thierno (Guinée) : J’ai réalisé mon rêve d’enfance: Écrire.

Ensemble, nous écrivons la génération causante !


Revue Béninoise du 16 au 22 mars 2013

L’équipe junior du Bénin © D.R.
L’équipe junior du Bénin © D.R.

Cette revue béninoise commence très sportivement avec du football et la rencontre des Écureuils junior face aux Algériens. Les deux équipes s’affrontaient samedi 16 mars dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations des Moins de 20 ans. Béninois et Algériens se sont séparés sur un match nul (0-0), mais  plusieurs quotidiens béninois considèrent que les jeunes Ecureuils ont été plus convaincants que les Verts. C’est par exemple le cas du site d’information 24haubénin qui écrit :

« Les Béninois ont été d’un meilleur niveau technique que les Verts. A l’inverse les Algériens ont paru brouillon incapables d’enchaîner les passes et médiocres dans la construction du jeu même à part la seconde période ».Au total, « le match était très équilibré » mentionne le site.

Lundi 18 mars, pour le premier jour de la semaine, le quotidien Adjinakou nous apprend que le 6 mars 2013, un incident s’est produit dans un village du Nigeria, non loin de Sèmè kraké : un accrochage terrible a eu lieu entre les douaniers nigérians et les transporteurs des produits congelés lourdement chargés du Bénin en partance  pour le Nigéria. Cet incident a créé la colère du Nigéria qui a choisi ipso facto de fermer ses frontières dans le plateau pour de nouvelles mesures idoines.

Sur un tout un autre sujet, le même quotidien se demande, dans un éditorial évoquant les communales, si la démocratie béninoise – perçue comme un exemple dans la sous-région – n’est pas en difficulté. Pour preuve, le report des prochaines communales qui constitue une violation du principe démocratique, mis à mal par le non-respect des échéances électorales et la disparition progressive de la pluralité dans le débat politique.

Le mardi 19 mars, les journaux renouent avec l’actualité sportive en titrant sur la rencontre capitale qui va opposer les Ecureuils junior aux Ghanéens. Cette rencontre s’annonce déterminante pour les deux équipes, comme l’expliquent les journaux. Mais cette information est loin d’être la plus grave de ce mardi car le journal Adjinakou nous apprend que 30 kilogrammes de drogues ont été saisis à Sèmè kraké. Par ailleurs, la journée du mardi a également été marquée par l’annonce des nouveaux centres d’examens qui ont été créés pour le Baccalauréat 2013.

Le mercredi 20 mars, l’évènement relayé par la plupart des quotidiens béninois est incontestablement le Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) qui est enfin opérationnel. Selon l’Agence Bénin Presse, une signature symbolique de convention de partenariat est intervenue au cours de la cérémonie entre le directeur général de l’Agence nationale d’assistance maladie (ANAM), Moussa Yarou, le médecin coordonnateur de la zone sanitaire de Bassila, Idrissou Ibrahima et celui de la zone sanitaire de Covè, Emmanuel Akpatchossou. Le même organe ajoute  que le RAMU est un système de couverture du risque maladie pour toutes les catégories socioprofessionnelles de la population, et démarre actuellement avec 19 zones sanitaires ayant déjà l’expérience de partenariats avec les mutuelles de santé. Les 34 zones sanitaires du pays seront couvertes progressivement d’ici à la fin de l’année.

Pour apporter plus de précisions à ce nouveau système, on pouvait lire dans La Nation ou La Nouvelle Tribune que les risques couverts par le RAMU concernent les frais de consultation, de soins et d’hospitalisation, l’achat de médicaments, les examens de laboratoire ou encore les frais liés à la grossesse. Aussi, la cotisation, arrêtée à 1.000 FCFA par mois, permettra à l’affilié d’être pris en charge à hauteur de 80%. Le 21 mars, dans un tout autre registre, Le Confrère de la Matinée se demande si le gouvernement béninois est en crise car l’actualité nationale s’alimente de plus en plus de communications à profusion, sur divers sujets, toutes initiées par le pouvoir. Bien loin de cette interrogation, l’actualité du 22 mars est surtout dominée par le délestage désormais bien présent au Bénin.

Après l’Evènement Précis qui trouve après des entretiens avec les principaux concernés que les entreprises tournent au ralenti du fait des coupures intempestives et non programmées, c’est La Presse du Jour qui retranscrit l’intégralité de l’interview accordée à la télévision nationale par le ministre Barthélémy Kassa. Selon le journal, le ministre a confirmé la démission de l’Etat et l’échec des initiatives prises par le Président de la république depuis sept ans qu’il est au pouvoir.

Pour finir cette semaine, Le Matinal nous informe que l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) lance quatre nouveaux programmes pour essayer de résoudre le problème du chômage au Bénin. Et à la Nouvelle Expression de qualifier ces programmes d’engagement renouvelé pour la promotion de l’emploi au Bénin.

A la semaine prochaine !


BENIN : Sinistré du délestage

images.senenews.com
images.senenews.com

La situation est devenue chaotique depuis quelques semaines. Les autorités du ministère de l’énergie n’entendent pas nous rassurer non plus. Entreprises, particuliers, tout tournent au ralenti dans le pays et le moins qu’on puisse dire c’est que les populations sont au bord du gouffre. Entre désarroi, peines et manque de motivation, le délestage a entraîné bien des maux ces derniers jours. Des bureaux où les employés se plaignent d’avoir perdu toutes leurs provisions du fait du manque d’électricité pour faire fonctionner les refroidisseurs aux marchés où les bonnes dames n’en peuvent plus de passer des nuits chaudes en passant par les écoles où les élèves étudient difficilement avec les bougies, aucun secteur n’échappent à cette situation

 Les populations abandonnées à leur sort…

Cotonou, Mardi 19 mars, 7h 55,  Les travailleurs se pressent pour le bureau. Certains motivés et d’autres veulent simplement faire le travail pour lequel on leur paie un salaire. Pour les employés de  certaines structures publiques, ils sont soulagés de pouvoir enfin chargés leurs téléphones portables ou ordinateurs portables  dans les locaux de l’entreprise mais les autres, ils vont devoir faire face à une nouvelle coupure d’électricité sur leur lieu de travail et ce toute la journée sans qu’il n’ait été informé à l’avance par les autorités compétentes. Encore une journée sans production pour ces entreprises qui arrivent difficilement à trouver des marchés et faire tourner leurs boîtes. Ce jour-là, pendant près de 14 heures de temps, la plupart des quartiers de Cotonou étaient plongés dans le noir. Sikècodji, Ganhi,ou Akpakpa, même scénario. Pas de courant ! « Demain, si ça doit continuer, je viendrais pas travailler » me confie un responsable marketing d’une jeune entreprise. « Nous ne pouvons pas nous permettre des heures creuses pendant cette période de crise » poursuit-il. « Et puisque notre maigre budget nous permet à peine de gérer les charges habituelles, nous ne pouvons pas acquérir un groupe électrogène ». Le discours est le même partout. Le secteur privé est en souffrance au Bénin faute de distribution continue d’énergie électrique.

Il est 19h 30 mercredi, zone résidentielle. Des dizaines de groupes grondent dans les rues. La Société Béninoise d’énergie électrique n’a pas changé ses habitudes exécrables de ces derniers jours. On arrive même à se demander à 20heures quand il y a encore le courant si tout va bien dans le pays. Le délestage est devenu une règle et aucune sensibilisation n’est faite à l’endroit des populations. Quel est le planning des coupures ? Quel quartier sera plus atteint cette semaine ? Quelles sont les mesures prises au niveau de la facturation pour soulager les populations ? A l’heure où je publie ce billet,  nous n’avons aucune information véritable malgré les possibilités offertes par les nouvelles technologies. Une vraie supercherie.

Les marchés de groupes électrogènes grouillent de monde mais rien de concret. « Les gens ont bien envie d’acheter mais ils n’ont pas d’argent et ça fait pitié, le gouvernement doit avoir honte » me lance un vendeur de groupe exaspéré.

Comme si cela ne suffisait pas, la société nationale des eaux du Bénin (SONEB) qui a besoin de l’énergie électrique fournit par la Société Béninoise d’Energie Electrique ( SBEE) pour pomper de l’eau, a de la peine à assurer ses services. Conséquence : L’eau source de vie aussi arrive à manquer.

« J’en ai marre !», lance un tenancier de maquis. Il laisse éclater sa colère, attirant l’attention des quelques clients qui acceptent de se restaurer dans des conditions de forte chaleur.

« Le délestage nous crée d’énormes problèmes. Nos produits se déglacent et nous sommes obligés d’acheter de l’essence pour faire marcher notre groupe électrogène, ce qui représente des dépenses supplémentaires  pendant cette période de mévente » confie Albert, un tenancier de Poissonnerie au quartier Cadjehoun.

« Nous n’avons plus de travail et quand on en trouve, il n’y a pas de courant pour le faire et nous subissons après la colère de nos clients qui sont prêts à nous envoyer en prison quand ils ne peuvent plus récupérer leur argent »  s’indigne Fabrice, soudeur de métier.

Un étranger à peine arrivée à Cotonou se dirige vers un kiosque à côté, demande à la secrétaire des lieux de lui faire quelques photocopies et elle lui répond qu’il n’y a pas de courant.

Bienvenue à Cotonou !

Les commerçants sont donc les plus à plaindre dans cet environnement où le silence de la population devrait plutôt inquiéter les responsables politiques du pays.

 Les associations de consommateurs multiplient les rencontres mais aucune conséquence. Dossier classé sans suite comme on dit chez nous !  Livrés à nous même, nous subissons et assumons seuls les conséquences aussi bien économiques que morales de cette situation déplorable.

 Le bout du tunnel est encore bien loin

 Lors d’un entretien sur la Télévision Nationale (ORTB), le responsable de la production de la Société Béninoise d’Energie Electrique a annoncé une coupure allant de deux à trois heures tous les jours et ce probablement jusqu’au mois de juin 2013 sur toute l’étendue du territoire nationale.

 Pourtant des dizaines de milliards ont été engloutis dans ce secteur depuis 2008. Où sont les impacts de ces investissements aujourd’hui ?

 Des autorités impuissantes

Pour justifier cette défaillance de la fourniture d’énergie électrique, il est bien facile pour les autorités concernés de désigner l’insuffisance de l’énergie provenant du Nigéria ou encore les perturbations du réseau de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) comme responsables de cette situation. Et face à tout ceci, elles sont bonnement impuissantes. D’ailleurs quand la Société distributrice d’énergie électrique lance un appel d’offre pour acquérir elles-mêmes des groupes électrogènes, les conclusions sont très vite tirées.

Dans  une interview sur la télévision nationale (ORTB) le ministre Barthélemy KASSA affirme sans précision que dans l’immédiat, la centrale de Maria-Gléta sera mise en service (centrale en pleine reconstruction après une importante explosion).  Immédiat ne veut donc pas dire toute suite ! Il  invite les médias à sensibiliser la population pour qu’elle puisse patienter un peu. Mais comment garder notre calme alors que nous sommes tous les jours frustrés et déjà au plus profond du désert, déçus et que le gouvernement en place au lieu d’assumer se contente simplement d’accuser ses prédécesseurs.

Il devrait plutôt faire preuve de bonne gouvernance  en évaluant toutes les pertes du secteur privé et du secteur public dû au délestage. Ce serait déjà un bon début.