20 mars 2014

Bernard WANNOU: « Les jeunes possèdent une force de transformation énorme ».

Dans la mise en place d’un projet à venir (vous en saurez plus bientôt), je vais à la rencontre des béninois de l’extérieur très actifs. Celui que j’interroge aujourd’hui est Bernard WANNOU, il est envoyé aux questions de la jeunesse africaine auprès du programme des Nations Unies pour la jeunesse [UN YOUTH] et organise ce samedi 22 mars en collaboration avec l’association des étudiants de Sciences Po pour l’Afrique une discussion consultative sur le thème de la Migration des jeunes en Afrique.

 TWITTER HANGOUT [Agenda de développement de l’apres-2015 des Nations Unies]

TWITTER HANGOUT [Agenda de développement de l’apres-2015 des Nations Unies]
Sinatou Saka: Pourquoi avez vous choisi comme thème de consultation : JEUNES, MIGRATION ET DÉVELOPPEMENT?

Bernard WANNOU:  Nous avions décidé de consulter la jeunesse africaine sur une question les plus urgentes que rencontre l’Afrique en ce moment ; celle de la migration des jeunes. Le but de cette consultation est d’analyser l’impact de cette migration massive des jeunes sur le futur de l’Afrique et d’en dégager les causes. L’agenda doit proposer des solutions aux gouvernements africains  pour freiner cette migration de jeunes vers l’Europe ou l‘Amérique du nord, car c’est une autre sorte de pauvreté. Les pays qui connaissent le plus de migrant sont des pays  où l’emploi reste un problème, où la pauvreté et la corruption sont de taille, où carrément un pays où les jeunes sont généralement déçus par la politique mise en place par le gouvernement. L’agenda doit mettre en place des stratégies permettant aux pays africains de réaliser des politiques mieux adaptées aux espérances des jeunes. 

Sinatou Saka: Quel est le rôle de la jeunesse dans l’agenda post 2015? Pourquoi doit-elle y prendre part?

Bernard WANNOU: Nous avons la ferme conviction que  les objectifs de développement  ne peuvent être atteints qu’avec l’implication des jeunes. Il est indéniable que les jeunes possèdent une force de transformation énorme lorsqu’ils sont impliqués et lorsqu’ils peuvent participer au façonnement de la société. Une dynamique se développe grâce aux perspectives d’avenir et aux opportunités d’évolution pour les jeunes et elle profitera globalement à l’Etat comme à la société en général. Car la génération des jeunes détient aujourd’hui la possibilité de créer de nouvelles opportunités, d’ancrer les valeurs fondamentales de l’Etat de droit et de la démocratie dans la société et de rompre avec l’ancienne dynamique de conflit.

Et pour atteindre ce but, les Nations Unies travaillent avec les gouvernements, la société civile et d’autres partenaires pour exploiter la dynamique dégagée par les OMD.

Le 18 février 2014, le président de l’assemblée Général des nations unies , en collaboration avec le secrétaire générale du programme des nations unies pour la jeunesse [UN YOUTH ] ont émis une idée très remarquable et innovatrice , celle d’accorder une place spéciale à la jeunesse du monde dans l’agenda post 2015. Ce qui classe comme priorité la participation de la jeunesse à l’agenda, une nouvelle politique des nations unies de mettre au cœur de toutes actions la jeunesse car elle représente le futur, donc plus de chance doit lui être accorder pour construire ce futur. 

Sinatou Saka: Comment la jeunesse peut-elle participer à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement?

Bernard WANNOU/ Photo Facebook
Bernard WANNOU/ Photo Facebook

Bernard WANNOU: La plus belle manière de permettre à la jeunesse de participer à l’atteinte des objectif du millénaire est de mettre en place une politique inclusive. Donnez la chance à cette jeunesse de créer elle même l’avenir dont  elle rêve. Nous ne devons plus décider à la place des jeunes car eux seuls peuvent décider ce qui est judicieux pour leurs communautés. Seul un dictateur impose un futur à son peuple. Elles doivent se retrouver entièrement  dans l’agenda, c ‘est à dire être en mesure de choisir quel genre de système de sante , quel genre d’éducation répondra le plus à leur attente et quel politique de travail l’état doit mettre en œuvre pour leur faciliter un accès à l’emploi. C’est uniquement avec une politique inclusive que la jeunesse peut atteindre les objectifs. Et c’est dans ce sens que je travaille avec la jeunesse africaine pour que nous soyons au centre des politiques.

 Sinatou Saka: A quel niveau sommes-nous quant à la progression des OMD?

Bernard WANNOU: Le Rapport 2013 indique que des progrès importants ont été faits vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Même ceux des objectifs qui n’ont pas encore été atteints restent à portée de main. La réduction de moitié du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté et la généralisation de l’accès à des sources d’eau potable sont déjà réalisées. Les objectifs de VIH, paludisme et tuberculose sont en bonne voie. Par contre, il reste de gros progrès à faire pour réaliser les objectifs de lutte contre la faim, d’accès universel à l’éducation et de développement durable. Le contexte de la crise économique mondiale qui s’est traduite par des millions de chômeurs supplémentaires et a réduit le montant de l’aide au développement pour les pays qui en ont le plus besoin, complique la situation, mais en intensifiant ses efforts, la communauté internationale peut réaliser les objectifs et construire un avenir plus juste, sûr et durable pour tous.

Sinatou Saka: Comment prévoyez-vous d’associer les jeunes à l’atteinte des OMD.

Bernard WANNOU: Nous avons dans presque tout les pays du monde des organisations de jeunes des nations Unies pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement, ces jeunes travaillent pour rendre possible ces objectifs dans leurs communautés, leurs régions et dans tout le pays en générale.

La mission du programme des Nations Unies pour les jeunes est d’assister ces jeunes dans leur démarche et les impliquer d’avantage dans les actions des nations unies. Chaque année les nations unies organise une assemblée générale en septembre pour faire le point sur l’avancement des travaux avec les jeunes, ce que nous appelons [YOUTH DELEGATE AT THE UN]  et par la même occasion mettre à leur disposition des moyens pour une bonne poursuite de la mission.

Sinatou Saka: Comment les jeunes peuvent-ils faire face aux difficultés dont ils sont l’objet?

Bernard WANNOU: Le plus important n’est pas ce qui vous arrive dans notre vie, mais ce que vous faites avec ce qui vous arrive. Les difficultés font partie de l’existence  mais nous devons aller au delà de cela. Les jeunes doivent beaucoup plus croire en ce qu’ils font , avoir confiance en l’avenir et bien faire ce qu’ils font. La meilleure manière de faire face à ces difficultés est de changer sa société et de construire une société plus équitable. Une société qui pourra donner une chance égale à tout le monde de réussir et ce changement commence par chaque jeune.  

Vous êtes jeunes africains et vous avez décidé de quitter le continent pour construire un projet professionnel ou d’étude ailleurs, rejoignez la conversation pour apporter votre contribution au débat. Sur Twitter : @BGINIT, HASHTAG: #NODEUNPOST2015

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Commentaires

Simone Bentho
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Il est vrai qu'aujourd'hui les jeunes diplômés sont confrontés aux difficultés de l'emploi dans tous les secteurs, qu'il soit publique ou privé. Mais nous jeunes nous devons nous prendre à charge et avoir des idées créatives pour pouvoir subvenir à nos besoins car ce serait peine perdu d'attendre nos autorités d'en haut avec le pourcentage pléthorique des jeunes que les universités déverses sur le marché de l'emploi chaque année. Un cabinet de la place, le cabinet IRMD Africa à d'ailleurs lancer un appel à candidature aux jeunes candidats à l'auto emploi ou porteurs de projet de création d'entreprise dans le cadre d'un programme de certification marketing. Pour plus d'informations visiter le site suivant: www.irmd.net