Entre Journalisme et Recherche…
Que vais-je vous apporter dans cet article ? C’est assez bizarre mais c’est la question que je me pose. En effet, pour moi aujourd’hui, il serait inutile d’écrire sans être certaine que la lecture de ce texte vous apportera quelque chose.
Je ne sais pas si j’avais la même démarche systématiquement avant ma formation en recherche. Je ne pense pas. Le but était d’abord de poser entre les lignes des émotions.
Émotions, voilà un bien grand mot duquel je m’éloigne sérieusement dernièrement car j’ai compris une chose. L’émotion sans doute importante aussi fait de l’ombre à l’ « objectivité » si celle-ci existe bien sûr.
Apprenti journaliste, continuer à écrire comme avant quand on entame une formation en recherche est loin d’être chose aisée. Certains d’entre vous ne verront pas le lien entre ces deux situations et pourtant il existe bien et je pense même utile.
La recherche cette année m’a bouleversé, le moins que l’on puisse dire est que je m’y attendais pas du tout si déjà j’avais du mal à trouver mes marques au début de cette formation.
Mais aujourd’hui, rien n’est plus pareil, j’en ai peur certes mais c’est tant mieux !
Je m’en vais vous expliquer tout le processus que j’ai eu à mettre en place et qui m’a éloigné de mon blog pendant ces derniers mois.
Mettre de côté son à priori, faire fi de ses préjugés :
Quand on entame une formation en recherche comme ce fût le cas pour moi cette année, soit tu te laisses emporter par le virus de la recherche et tu n’en sors jamais. Tu découvres la construction d’un modèle, d’une théorie, la vie des grands auteurs, leur immense capacité d’analyse et tu commences à t’identifier à eux : imaginer une théorie, la reprendre, l’améliorer, l’abandonner.
Soit tous ces discours n’ont aucun effet sur toi et tu te dépêches de quitter le milieu à la prochaine occasion.
Mais pour ça, il faut être ouvert d’esprit et mettre de côté ce qu’on a pu considérer toute sa vie comme juste.
Pour une personnalité comme moi, ce n’est pas la chose la plus facile à faire mais je dois reconnaître que ce nouvel environnement m’a permis d’accueillir ces nouveaux savoirs et d’être fascinée…
Vous imaginez bien qu’apprendre qu’un fait relaté par un journaliste peut être aussi contesté qu’un théorème anodin car « le fait » en soi est complexe à définir, déconstruit bien de valeur que vous accordez à ce métier.
Mieux, le plus difficile à accepter est de découvrir que le «noble » métier de journaliste est consciemment ou non acteur du système qu’il condamne.
Par exemple, la moitié des informations traitées par les médias proviennent des services de relations publiques de différents acteurs du système qui ont pour seul objectif de communiquer.
Autant de limites qui posent qu’on le veuille ou non quelques problèmes éthiques…
Valeur de mon ancien discours
Ensuite, vous vous rendez vite compte que ce que vous avez pu écrire ou dire ces dernières années est loin d’être aussi juste sous toutes les coutures, que cela devient fortement discutable et vous vous demandez quel sujet réexpliqué en premier aux lecteurs.
Mais la question qui vous pèse surtout est : vos lecteurs comprendront-ils ce nouveau langage ? Pas qu’ils condamneraient la remise en question mais étant en dehors de la recherche, comprendront-ils vos explications ?
Vous arrivez donc à vous demander s’ils comprendront vos articles.
Tenez, si je vous dis que la fracture numérique (terme que j’ai souvent utilisé sur ce blog) n’est peut-être qu’une représentation partielle puisque dans les pays du Sud, dits victimes de cette fracture, les populations développent des alternatives technologiques très innovantes et n’existant pas dans les milieux développés, qu’allez-vous en penser ?
La mise en question de mon travail m’a permis de mieux réfléchir sur mes motivations premières sur le type de texte que j’ai envie d’écrire.
La mise en cause permanente
La recherche est donc un outil de mise en cause permanente sans aboutir à de véritables solutions mais au moins à une prise de recul nécessaire face aux concepts que l’on pense maîtriser.
En un mot, rien n’est affirmatif. Il n’y a que des réflexions qui naissent. Qui servent à quoi ? A tenter d’expliquer et solutionner au plus près certaines situations.
Pour une passionnée de journalisme comme j’ai pu me décrire sur ce blog, vous remarquerez la difficulté mais aussi le choc des méthodes, sans parler de mon acclimatation lent dans mon nouveau cadre de vie et de ses réalités particulières. Au lieu de me ranger d’un côté de la balance, cela m’amène à chercher le juste milieu, à m’adapter coûte que coûte (le plus dur) et à chercher à comprendre les disparités dans la société actuelle.
La recherche qui intervient donc à point nommé pour ça exige de la patience, le journalisme, de la rapidité quelques fois. Je serai ni l’une, ni l’autre mais n’espérez plus de moi un article par semaine ou par mois. Désormais, je vous servirai le fruit de mes réflexions quand j’en aurais vérifié la validité et que je les jugerais assez mûres ou pas loin.
Cela pourrait paraître ennuyeux pour certains mais je tends vers quelque chose d’assez diversifié et qui permet d’apprendre régulièrement de nouvelles choses. De se poser des questions et d’aider humblement les gens à être moins passif par rapport à ce qu’on leur présente, à développer l’esprit critique.
Je suis consciente que tout ceci est vraisemblable (je m’étonne moi-même) mais que dire, j’ai envie de «creuser».
Quant à vous, n’ayez pas peur de l’aventure, essayer des choses qui vous paraissent fascinantes sur le coup.
Vivez vos rêves ! « Il ne faut surtout pas hésiter à emprunter des chemins détournés, ni à saisir les opportunités qui se présentent. »
Vous n’avez pas l’âge des regrets, vous ne perdez donc rien..
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