C’est bientôt la fin des bus Benafrique !
Dans un billet précédent, certains s’en souviennent peut être, je vantais les mérites de ces nouveaux moyens de transport au Bénin. Mais ça c’était avant ! Car, je viens vous expliquer aujourd’hui pourquoi ces nouveaux bus disparaitront si les mesures qui s’imposent ne sont pas prises rapidement.
Il y a quelques jours, après plusieurs semaines de pause (oui, les zémidjans de Cotonou, sont plus pratiques pour faire les courses), j’ai repris les bus Benafrique, moins chère pour la distance que je voulais parcourir .Et grande était ma frustration quand j’ai remarqué que la « béninoiserie » avait pris son service dans le milieu.
Des bus qui voulaient combler un vrai besoin à Cotonou
L’un des indices visibles de développement d’une métropole, est la présence d’un réseau de transport urbain collectif de masse. Un tel réseau n’existait plus dans Cotonou et en conséquence, cet indice de développement a disparu de notre cité, il y avait donc ce vide à combler. Mais comment le combler sans aggraver les phénomènes de congestion, de pollution atmosphérique et d’insécurité routière liés à la forte croissance des deux roues et autres modes actuels de déplacement dont notamment les voitures d’occasion importées ?
L’objectif était donc d’assurer aux Cotonoises et Cotonois, une bonne mobilité urbaine dans un environnement sain.
Aussi ces bus visait la reconversion socioprofessionnelle à terme, d’un certain nombre de conducteurs de taxis-motos dans la société BENAFRIQUE (électriciens, mécaniciens, conducteurs, ajusteurs, soudeurs, tickettiers, agents d’entretien, cadres à divers niveau, etc.) ; une meilleure organisation autour des abris-bus qui leur permettra de gagner plus décemment leur vie ; l’assainissement de l’environnement et la diminution de la pollution atmosphérique forcément bénéfiques pour eux-mêmes.
Cependant, la mauvaise foi s’est mêlée au milieu…
En effet, malgré toutes les bonnes intentions énumérées ci-dessus, les bus Benafrique n’offre plus le confort initialement promis. Ils sont bondés et malgré que les passagers arrivent difficilement à bouger un de leurs membres, les chauffeurs s’arrêtent encore aux arrêts bus pour prendre d’autres passagers. A croire qu’ils ont des subventions pour le nombre de passagers pris dans les bus.
Second problème, la durée des trajets. Cet acharnement des chauffeurs à embarquer tout le monde ou un maximum de personnes a bien sûr des conséquences sur la durée des parcours qui s’éternisent à mon avis.
Il n’est pas possible de prendre les bus Benafrique et d’arriver à l’heure à son rendez-vous ! Vous imaginez faire seulement 18 km en 2h de temps ?
Impossible encore de prévoir la durée du parcours. C’est au gré du chauffeur qui décide en toute souveraineté du nombre d’arrêts à effectuer.
Outre ces aspects au niveau de la forme, abordons maintenant l’aspect économique de ce nouveau mode de communication et là, je vous dis c’est un fiasco !
En réalité, aujourd’hui dans chaque bus, nous avons un receveur qui perçoit 200 francs chez les passagers, un chauffeur et un compteur qui se situe au milieu du bus. A la station bus, un contrôleur vient vérifier l’affichage du compteur. Et le système a l’air de bien fonctionner.
Mais c’est sans compter l’intervention malsaine de ce petit groupe car qu’est ce qui se passe désormais dans ses bus ?
Pour surmonter l’obstacle que constitue le compteur, cette petite équipe fait entrer les passagers par derrière. Ceux-ci s’installent donc sans passer par le compteur mais l’abus de confiance ne s’arrêtent pas là, l’équipe va jusqu’à tolérer des passagers à l’avant du bus c’est-à-dire avant le compteur. Ceux-ci bien sur payent les 200 francs mais qui sont détournés par la mafia puisque le compteur n’a pas enregistré ces passagers.
A part ces problèmes, faut relever l’impolitesse de cette équipe qui a une fierté démesurée se cachant derrière la couverture de la mairie pour commettre des infractions de la route.
En gros, soit on instaure un autre système de paiement comme des tickets aux différentes stations par exemple, soit on peut craindre le pire alors que les promoteurs de ces bus voulaient tout simplement contribuer au développement.
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