Le Bénin : Prochaine destination des terroristes ?

Article : Le Bénin : Prochaine destination des terroristes ?
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25 février 2013

Le Bénin : Prochaine destination des terroristes ?

Cotonou

La communauté française est-elle en danger dans certains pays africains considérés jusqu’à présent comme « sûrs » ? Sept Français, dont quatre enfants, ont été enlevés il y a quelques jours dans l’extrême-nord du Cameroun à la frontière avec le Nigeria. Ce nouvel enlèvement porte à quinze le nombre d’otages français à l’étranger, tous en Afrique.

Le Bénin n’était pas sur la liste des pays dits « sensibles ». C’est la première fois que  les autorités françaises placent notre pays en zone rouge avec cette annonce du Quai d’Orsay en précisant que le risque d’enlèvement ou d’attentat existe au Bénin. « Il est formellement déconseillé de circuler de nuit et il est déconseillé sauf raison impérative de séjourner dans la zone comprise entre la route nationale inter-Etats (RNIE) n°2 et la frontière nigériane de Tchaourou à Malanville et dans le parc national du W », a-t-il ajouté.

Nous sommes donc pour une fois sous les feux des projecteurs !

Tout le monde parle de nous !

C’était même en bande urgente sur le site de France 24 et je dois avouer que ça m’a bien fait plaisir même si oui, ça aurait dû être pour des raisons plus joyeuses et positives mais bon…

Qui l’aurait cru ?

Surtout pas les autorités béninoises en tout cas qui selon les propos du ministre de l’intérieur dénoncent un acharnement contre le Bénin.

Après ce communiqué du ministère des affaires étrangères,

Le gouvernement dément formellement ces allégations dénuées de tout fondement qui créent une psychose artificielle dans l’opinion publique nationale et internationale autour d’un pays pourtant reconnu pour sa stabilité et le bon fonctionnement de ses institutions démocratiques.

Le Bénin qui entretient par ailleurs d’excellentes relations avec la France souhaite obtenir de plus amples éclaircissements sur ces allégations diffusées par les médias français en invoquant le Quai d’Orsay comme source.

Le gouvernement béninois, à l’instar de tous les Etats engagés au sein de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) dans le combat contre le terrorisme international aux côtés des forces françaises, prend des mesures sécuritaires préventives pour faire face à toute éventualité.

En conséquence, le Gouvernement de la République du Bénin rassure l’opinion publique nationale et internationale que toutes les dispositions sont prises pour garantir la liberté de circulation à tous les ressortissants étrangers, notamment français, sur l’ensemble du territoire national.

Enfin, le Gouvernement exhorte les uns et les autres au calme et à la sérénité et les invite à ne pas céder à la panique. Le Bénin reste et demeure un lieu de séjour sécurisé.

Il y a donc apparente contradiction entre les deux pays.

D’ailleurs rien ne va plus car au moment où j’écris ce billet j’apprends du Ministère des affaires étrangères qu’une lettre vient d’être envoyée au Quai d’Orsay pour récuser l’accréditation de monsieur Jean Paul Monchau, actuel Ambassadeur de France près le Bénin et demande son remplacement.

Que peut-on retenir ?

Le Bénin est un exemple de stabilité dans toute l’Afrique, Il a pendant longtemps été un havre de paix, de démocratie et une destination propice pour les touristes du monde entier.

Alors la France a peut-être exagérée en nous plaçant en zone rouge comme le Cameroun, qui, on le sait dans la zone d’enlèvement des français a eu ses propres enfants martyrisés, tués ou enlevés alors qu’ici il n’y a jamais rien eu d’assez inquiétant.

Les béninois quant à eux sont partagés

Il y a d’une part ceux qui estiment que la France dépasse les mesures avec cette mise en garde et d’autre part ceux qui critiquent la réponse du ministère des affaires étrangères qui selon eux aurait dû travailler avec les services de renseignements français.

De toutes façons, la menace existe vraiment et on devrait commencer par s’en inquiéter quand on sait que notre système de sécurité est très précaire.  Les mesures de sécurité dont parle le communiqué du ministère des Affaires étrangères sont étrangement peu remarquables sur le terrain sinon comment expliquer le braquage du trésor public où des centaines de millions ont été  emportés. Et mieux, au Bénin, tout le monde circule et va où il veut ! La liberté d’aller et venir est la chose la mieux partagée. Aucun poste de police quand vous traversez des centaines de kilomètres. Des terroristes peuvent donc circuler allègrement dans tout le pays et commettre des  exactions.

Outre cet aspect sécuritaire, on a bien du mal à croire en ses déclarations « rassurantes » des responsables politiques béninois car n’est-ce pas eux même qui alimentent de persistantes rumeurs de coup d’Etat au Bénin ou ont il y a quelques jours boutés hors de nos frontières des islamistes dits « intégristes » dans un pays laïc ?

Même si la France aurait mieux fait dans la manière en informant son ambassadeur et les autorités locales avant cette annonce, il est clair que tout ceci a et aura des conséquences collatérales de deux ordres :

D’une part, les retombées touristiques et humanitaire qui s’amenuiseront considérablement. Pour preuve, l’institut Genech qui a annulé la mission humanitaire au Bénin du 11 février au 25 février 2013  et d’autre part  les effets fâcheux que peuvent avoir une menace terroriste sur les béninois eux-mêmes.

En définitive, avait-on réellement besoin de ça avec notre situation économique et sociale décevante? Sans parler de la latente crise politique qui sévit dans le pays.

Probablement pas…

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Commentaires

Michel THERA
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Le Bénin est sans doute victime de sa proximité avec le Nigeria, donc de Boko harem. Cette histoire, vous le voyez bien ne se limite pas qu'au Mali, mais finalement s'étend à toute l'Afrique de l'Ouest et meme au délà. C'est pourquoi, quand nous autres crions au secours pour sauver le Mali; ou meme quand la France à décidé d'intervenir, d'aucuns ont vité criées au retour de la france-afrique, ou meme de néocolonianisme. Ma chère j'en termine pour dire que face à l'extrêmisme, les mesquinéries geopolitique, et le jeux de mots inetllectuels doivent laisser place au réalisme. Ainsi combattre les extremistes au Mali, c'est les combatre dans toute la sous région et au délà.
NB: j'espère de tout mon coeur que le Benin sera epargné.

Madigbè KABA
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Ces extrémistes ne méritent pas le nom qu'ils affichent "Islamistes". Il faut des mesures musclées de la part de tous nos pays pour corriger ces fanatiques. Vive la paix en Afrique!

Aphtal CISSE
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Hmmmm, moi j'ai peur hein

serge
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toute la région devient un niche potentiel du terrorisme, quoi que je trouve exagérés les informations que les médias occidentaux véhiculent... faut faire attention...

j'ai entendu dire que la Mauritanie aussi a du soucis à se faire