Qu’est ce qu’ils ont à marcher autant?

Article : Qu’est ce qu’ils ont à marcher autant?
Crédit:
19 novembre 2012

Qu’est ce qu’ils ont à marcher autant?

 

lanouvelletribune.info

Il ne se passe un jour sans que des images de marche, de compassion ou de soutien au chef de l’Etat suite à la tentative d’empoisonnement dont il a fait l’objet  ne soient diffusées sur nos petits écrans. On en vient même  à se demander  si il n’y a pas une autre actualité dans le pays. Trois semaines après cet événement, pourquoi les populations continuent-elles de marcher?

L’argent comme élément de mobilisation ?

En Afrique, quand quelqu’un échappe de peu à une tragédie, ses proches rendent grâce à Dieu . Aujourd’hui, le théâtre auquel on assiste au Bénin  n’est rien d’autre que de la propagande. La question m’a été posé de savoir si les personnes qui marchent pour soutenir le chef de l’Etat étaient vraiment de son côté. Ma réponse fût négative vu que la plus part de ces marches sont initiées par des personnes en disgrâce entre temps avec le chef de l’Etat. C’est l’occasion pour ces derniers de se racheter ou de s’attirer à nouveau la sympathie du chef de l’Etat en se faisant remarquer à travers ces marches. Pour y arriver, il n’hésitent pas à mettre les mains à la poche. L’argent, rien que l’argent. L’important est que les billets de banque soient mis à la disposition des marcheurs et le tour est joué. Il n’est plus un secret pour personne  que ce sont les billets de banque qui servent de stimuli pour les marcheurs.

Dès le lendemain de l’ouverture de la rocambolesque affaire d’empoisonnement, les populations sont sorties dans les rues pour crier haut et fort leur indignation quant à la vie du président qui a été menacée. Puis, les marches se sont multipliées jour après jour.   Le week-end dernier, des hommes et des femmes, présentés comme des Béninois venus de tous les coins du Bénin étaient au Palais de la Présidence pour présenter leur compassion et leur soutien au chef de l’Etat dans cette affaire . Et comme on peut s’en douter, toutes ces personnes se sont déplacées vers ce lieu parce qu’elles sont convaincues de repartir avec de l’argent! Oui, dans notre pays c’est ainsi qu’on rassemble le monde. Avec de l’argent!

 Au-delà de cette remarque, il faut pouvoir chercher les raisons et les conséquences de cette  situation.

Dans  le cas d’espèce, reconnaissons que l’abus de l’argent qui s’est presque érigé en maître au Bénin est en toutes choses et en toutes circonstances dommageables. Et a des répercussions sur les valeurs fondamentales de la société béninoise.

Ainsi, Pour une raison ou pour une autre  on déverse ses sympathisants dans les rues à coup de millions soit pour se vanter de sa popularité, soit pour des marches de soutien. Si ce n’est pas des étudiants qu’on amasse, ce sont les « zemidjans » qui abandonnent leurs activités qu’on embarque dans les rues.

Espérons que les responsables de cette pagaille n’oublient pas qu’ils sont les seuls coupables de la décadence morale en règle désormais chez nous. Car pour une affaire dite en instruction, il n’y a pas de jour ou de lieu où on ne fait de vacarme à cet effet.

Mon  pays s’engouffre dans une pratique totalement absurde. Sinon comment comprendre que les gouvernements les plus méritants du monde entier ne reçoivent aucun soutien de leur population. Quel intérêt alors pour  un pays qui manque de tout ?

Pourtant….le pouvoir d’achat s’affaiblit et la pauvreté s’accroît !

Et malgré tout ceci, les béninois ne démordent pas. Ils sont dans les rues ou, comme on observe ces derniers jours, dans les églises pour rendre hommage au chef de l’Etat ou pour critiquer ouvertement et fortement les opposants du régime.

Si au moins, toutes ces marches avaient pour but de relever les tares  de notre société, on s’en porterait mieux et elles auront le mérite d’éveiller nos dirigeants sur nos besoins et nous feraient avancer.

Ce qui me chagrine le plus dans toute l’histoire c’est que l’image de notre cher pays se ternit chaque jour un peu plus. Tous les étrangers en visite chez nous assistent à ces comédies et se posent certainement la question suivante:

Qu’est ce qu’ils ont à marcher autant? La misère sans doute dans un pays où aucun développement ne s’amorce véritablement.

Florian Ngimbis à écrit « La forteresse la plus « imprenable » ne vaut rien si les gardiens ont été achetés.

 

Étiquettes
Partagez

Commentaires

Loyc COSSOU
Répondre

C'est bien qu'on parle de ces choses ecoeurantes qui se passent chez nous. Mais il faut aussi souligner que nous avons définitivement perdu notre âme.
Je me souviens encore du jour où j'ai égaré mon porte-monnaie et que j'ai recu un coup de fil d'un policier qui disait avoir retrouvé mon bien. Quand je suis allé le voir, il était avec un jeune homme. C'était lui qui avait ramassé le porte-monaie et l'avait apporté au flic et tous les deux m'ont appelé. Je ne me rendais pas compte de cette valeur que nous avions. Aujourd'hui je sais, car je l'ai perdue...
Aujourd'hui, tout le monde est corrompu! Le chef de l'Etat a marché contre la corruption quand il est arrivé, aujourd'hui on marche pour soutenir ses plaisanteries.
Les gens meurent de faim, mais Yayi Boni et ses courtisans nous chantent des beceuses. Chez mes grand-parents, on ne mange plus à midi, il faut attendre le soir pour avoir un truc à se mettre sous la dent, mais les délégués de quartier continue d'encaisser les milions pour mettre des dos d'ane sur la route ou le traffic est de 500 personnes par jour.

Ce pays est devenu un vrai merde, personne ne veut plus y venir, les béninois ne se sentent plus chez eux ici. On les exproprie de leurs terres et on les jette à la rue.
Moi j'ai été bastonné et matraité à la brigarde territoriale de Cotonou parce que ce soir-là je suis sorti sans ma carte d'identité, et ce par des délinquants habillé par Yayi Boni. Pourtant je suis béninois au Bénin. Alors que Yayi Boni arrette de nous endormi, lui et ses sulbaternes.
En 2016, si les marches continuent, on viendra nous dire "Je voulais partir, mais le peuple à insisté pour que je ne l'abandonne pas. Et puis que je vous aime (et bla bla bla), je suis à nouveau candidat".

Dieu Bénisse le Bénin et nul au pays sur terre.

Rendodjo
Répondre

Malheureusement les Africains se laissent prendre faciliment à ce jeu de nos dirigeants. Oui, l´Afrique n´emergera pas tant que nous Africains accepteront de cautionner ces farces politiques.